Sous la maîtrise d’ouvrage de l’Etat, propriétaire, et la maîtrise d’œuvre de Roland Galtier, technicien-conseil pour les orgues historiques auprès du Ministère de la Culture, des travaux de restauration sont actuellement menés sur le grand orgue de la cathédrale par le facteur d’orgue Pierre-Adrien Plet, dont l’entreprise est installée à Troyes (Aube).

Un instrument dans un état préoccupant

L’instrument de Cavaillé-Coll, inauguré en 1857, a fait l’objet de deux restaurations importantes. La première, menée par le facteur d’orgue Maurice Puget en 1930, a apporté plusieurs modifications : Grand-Orgue et la Bombarde ont vu leurs pressions unifiées et l’ordre de leurs claviers interverti, des jeux ont été déplacés ou transformés. Ces transformations ont conduit à un encombrement de l’instrument, éloigné de la clarté d’origine. La seconde restauration, entreprise en 1992 par la Manufacture Renaud de Nantes, a consisté à supprimer les modifications apportées par Maurice Puget afin de retrouver l’ordre conçu par Cavaillé-Coll.
L’étude préalable menée en 2014 par Roland Galtier a démontré l’incomplétude des derniers travaux et l’altération de l’instrument soumis aux injures du temps : l’encrassement des cierges, l’empoussièrement dû notamment aux importants travaux de restauration des intérieurs de la cathédrale entre 2004 et 2010, la dégradation induite par les variations de température et d’hygrométrie, ainsi que les courants d’air, l’obsolescence de l’installation électrique… De nombreux incidents ou pannes affectaient régulièrement son fonctionnement. L’accorder devenait de plus en plus difficile et éphémère.

L'objectif des travaux

Les travaux consistent en un relevage complet, à savoir un nettoyage de toutes les pièces, des contrôles, vérifications, rectifications et réparations. Mais, il s’agit également de restaurer en profondeur la mécanique, négligée lors de la dernière restauration. Des modifications permettront aussi de se rapprocher de l’état originel de l’orgue, notamment de restituer le réservoir Pédale côté #, de redonner à la boîte expressive ses proportions d’origine, de remplacer le jeu des Voix célestes et la machine Barker de Maurice Puget par des copies de ceux de Cavaillé-Coll. 
En parallèle de ce chantier, des travaux de mise aux normes électriques ont été menés. 
L’instrument, entièrement démonté pour son traitement en 2020, sera remonté en 2024 et accordé en 2025.