Statue de Notre-Dame dels Correchs

Fin du XIIIe siècle

Bois sculpté, doré, polychrome

H : 104 cm ; la : 39 cm

Classée au titre des Monuments historiques

Statue de Notre-Dame dels Correchs

© CD66/CCRP

Cette statue de dévotion représentant la Vierge à l’Enfant est exposée dans la chapelle dédiée à Notre-Dame-dels-Correchs, qui se situe dans le prolongement du bas-côté sud de l’église Saint-Jean-le-Vieux et dont la première mention remonte à 1181. Auparavant conservée à Saint-Jean-le-Vieux puis déplacée à la cathédrale avec les autres objets du culte au début du XVIe siècle, la statue aurait selon la légende été trouvée dans un ravin de Perpignan (correch en catalan). Elle prend ainsi le nom de Notre-Dame-dels-Correchs, apparu dans les sources à partir de 1383. Considérée comme la protectrice des Perpignanais, elle est l’objet d’une forte dévotion populaire. Un inventaire des biens de la chapelle dressé en 1623 mentionne l’existence de nombreux vêtements et bijoux servant à parer la statue en signe de dévotion. De fait, elle porte encore les vestiges des clous et aiguilles utilisés pour fixer les vêtements.

Vêtue d’une robe rouge sombre et coiffée d’une couronne, la Vierge porte sur ses genoux l’Enfant qui fait d’une main le signe de bénédiction et tient de l’autre une pomme. Évidée au revers, la sculpture en bois de noyer est recouverte de trois couches de polychromie dont la polychromie originale, redécouverte lors de l’étude de l’œuvre par le Centre de Conservation et de Restauration du Patrimoine (CCRP). Elle était initialement dorée. 

Collé au dos de la statue, un document portant une inscription en latin atteste d’une première restauration menée en 1699 : « Jean Gispert, docteur en théologie, prêtre et bénéficier de cette église, le 13 décembre 1699, sous l’épiscopat de Jean de Flamenville et le règne du pape Innocent XII, en signe de dévotion et d’hommage, a fait restaurer cette statue de la Vierge Marie qui tombait en ruine de vétusté et qui est aussi remarquable par son antiquité que par ses nombreux miracles. » Dans les années 1910, elle est de nouveau restaurée par Albert Donnezan, membre de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales. Celui-ci modifie la main droite de la Vierge, qui tient désormais un bouquet à la place de la pomme originelle. Le bras gauche de la Vierge ainsi que celui de l’Enfant ont également été refaits.