Un ensemble cathédral comprend plusieurs bâtiments regroupés autour de l’église cathédrale et liés à son fonctionnement. Dans le cas de Perpignan, cet ensemble inclut l’église primitive Saint-Jean-le-Vieux, le cloître-cimetière Saint-Jean dit « Campo Santo », la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, la chapelle de la Funeraria et la chapelle du Dévôt-Christ. Certains bâtiments autrefois associés à l’ensemble tels que l’hôpital Saint-Jean ont aujourd’hui disparu.

Plan de l'ensemble cathédral avec l'église Saint-Jean-le-Vieux (1), le Campo Santo (2), la cathédrale (3), la Funeraria (4) et la chapelle du Dévôt-Christ (5)

© Lucien Bayrou / UDAP 66

1. L'église Saint-Jean-le-Vieux

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Portail sud de l'église Saint-Jean-le-Vieux

© Christophe Robert. DRAC Occitanie

Détail du tympan du portail sud : Christ bénissant

© Christophe Robert. DRAC Occitanie

Par son développement antérieur au Xe siècle, l’église Saint-Jean-le-Vieux est le plus ancien vestige de l’ensemble cathédral malgré ses diverses phases de reconstruction. Caractéristique de l’architecture romane avec sa voûte en berceau, elle présente un plan composé d’une nef centrale à abside semi-circulaire, d’un transept et de deux bas-côtés terminés par des absidioles. Elle a pour particularité d’être reliée à la cathédrale par la chapelle Notre-Dame-dels-Correchs, qui forme l’absidiole sud. Élément le plus ancien de l’édifice en élévation, le clocher reconstruit au XVIIIe siècle en partie haute a conservé ses décors sculptés romans en partie basse (arcatures bichromes et chapiteaux sculptés). Ceux-ci se démarquent par le soin apporté à leur réalisation. Le portail sud de l’église, réalisé en marbre de Céret aux alentours du XIIIe siècle, se distingue également par la qualité de ses sculptures attribuées à l’atelier de Raymond de Bianya. Le Christ bénissant placé au centre du tympan est accompagné sur les piédroits des représentations de saint Jean-Baptiste, saint Pierre, saint Paul et saint Jacques.

2. Le Campo Santo

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Vue du Campo Santo

© Michèle François. DRAC Occitanie

Détail : enfeus du Campo Santo

© Michèle François. DRAC Occitanie

 

Venu remplacer le cimetière originel accolé à Saint-Jean-le-Vieux, le Campo Santo localisé au sud de la cathédrale est un des rares exemples de cloître-cimetière médiéval aussi bien conservé en France. Aménagé à partir de la fin du XIIIe siècle en prévision de la construction de la cathédrale et utilisé jusqu’à la Révolution, il se compose à l’origine de quatre galeries couvertes organisées autour d’un ossuaire central. De ces galeries, il ne subsiste que trois murs de fond accueillant des rangées d’enfeus. Ces niches faisant aussi office de chapelles accueillent les tombeaux des familles de notables perpignanais, l’ossuaire étant le lieu de sépulture des pauvres. Entre 1984 et 1991, le Campo Santo a fait l’objet d’une campagne de dégagement et de restauration qui a libéré les espaces occupés jusqu'alors par les bâtiments de l'ancien séminaire. 

3. La cathédrale Saint-Jean-Baptiste

Vue de la façade ouest de la cathédrale

© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie

Construite entre le XIVe et le XVIe siècle, la cathédrale gothique dédiée à saint Jean-Baptiste est le cœur de l’ensemble cathédral. Dotée d’une nef unique à sept travées, d’un transept saillant et de chapelles latérales insérées entre des contreforts, elle se termine par une abside à sept pans flanquée de deux absidioles. Ses deux niveaux d’élévation avec ses grandes arcades surmontées d’oculi et les dimensions imposantes de sa nef (26 mètres de hauteur, 80 mètres de longueur et 18,35 mètres de largeur) contribuent à la monumentalité du volume intérieur. Sa voûte sur croisée d’ogives repose sur des piliers en pierre de taille par l’intermédiaire de culots supportant les nervures des arcs. 

4. La Funeraria

Située à l’est de la cathédrale et appelée communément « Funeraria » en référence à sa fonction de chapelle funéraire, la chapelle Saint-Jean-l’Evangéliste est édifiée entre 1383 et 1389. Elle possède une simple nef à deux travées sans chapelles latérales et une abside s'inscrivant dans un chevet carré. Les culots accueillant la retombée des voûtes du chœur sont ornés du blason du chapitre, qui prend la forme d'une étoile à huit branches, tandis que ceux de la nef se caractérisent par un décor de feuillages et de visages humains.

5. La chapelle du Dévôt-Christ

Vue de la chapelle du Dévôt-Christ

© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie

Contre le flanc sud de la cathédrale, une autre chapelle est construite entre 1534 et 1543 à l’initiative des chanoines de Saint-Jean. Siège de la confrérie du Dévôt-Christ, elle est destinée à abriter un Christ en Croix sculpté daté du XIVe siècle. Au cours du XIXe siècle, elle reçoit des décors muraux de style néogothique réalisés par le peintre Jacques Pauthe (1809-1889) et disparus depuis.