En 1784, presque un siècle après la commande du retable de l’Immaculée Conception, la communauté des prêtres de Saint-Jean fait appel au peintre languedocien Jacques Gamelin pour décorer la voûte de la chapelle ainsi que les murs de l’avant-chapelle. L’iconographie de ces décors et les conditions de leur exécution sont déterminées par la communauté dans un contrat modifié à plusieurs reprises. Si le premier contrat prévoit uniquement la réalisation de peintures sur toiles, les deux suivants incluent des peintures murales et réduisent à deux le nombre de toiles. Celles-ci représentent Jésus au Temple parmi les docteurs de la Loi et la descente du saint Esprit sur les apôtres et la Vierge.

Jésus au Temple parmi les docteurs de la Loi

1785

H : 400 cm ; la : 400 cm

Huile sur toile (tableau) ; bois sculpté, doré et peint (cadre)

Signé et daté : Gamelin 1785

Classé au titre des Monuments historiques le 30 septembre 1911

Mention d'une restauration en 1915-1916 par Jacques-Léonard Blanquer

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Jésus au Temple parmi les Docteurs. Vue générale du tableau.

© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie

Selon les termes de la commande passée par les prêtres de Saint-Jean, ce tableau illustre un épisode de la jeunesse du Christ relaté dans l’Evangile selon saint Luc : « Jésus-Christ trouvé par Marie au temple disputant au milieu des Docteurs ». Point central de la composition vers lequel convergent les regards étonnés des personnages, Jésus-Christ domine l’assemblée des docteurs réunie dans le temple de Jérusalem. La Vierge Marie figure à droite de la scène, dans l’axe du Christ. 
Probablement inspiré par son séjour prolongé à Rome, Jacques Gamelin emprunte plusieurs motifs de la composition à L’École d’Athènes, une célèbre fresque de Raphaël peinte pour les chambres vaticanes et qui met en scène les grands philosophes de l’Antiquité. Si le tableau de Gamelin présente un cadrage plus resserré, l’architecture du temple avec ses colonnes et sa suite d’arcades fait directement écho à l’oeuvre de Raphaël tout comme la disposition de certains personnages et leurs vêtements à l’antique. 

La Descente du Saint-Esprit sur les apôtres et la Vierge

1785

H : 400 cm ; la : 400 cm

Huile sur toile (tableau) ; bois sculpté, doré et peint (cadre)

Signé et daté : Gamelin 1785

Classé au titre des Monuments historiques le 30 septembre 1911

Mention d'une restauration en 1915-1916 par Jacques-Léonard Blanquer

La Descente du Saint Esprit. Vue générale du tableau.

© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie

Résultat de la modification du contrat de commande initial, La Descente du Saint-Esprit sur les apôtres et la Vierge remplace un tableau qui devait avoir pour thème les noces de Cana. Gamelin adopte ici une construction faisant écho au tableau précédent en plaçant les personnages en cercle sur les marches d’un escalier avec un décor d’arcades en arrière-plan.

 


La Nativité de la Vierge et La Présentation de la Vierge au Temple

Anonyme italien

1ère moitié du XVIIIe siècle

H : 311 cm ; la : 246 cm

Huile sur toile ; bois sculpté et doré (cadre)

Classés au titre des Monuments historiques le 30 mars 1978 

La Nativité de la Vierge. Vue générale du tableau.

© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie

La présentation de la Vierge au Temple. Vue générale du tableau.

© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie

Dans le prolongement du retable et de son iconographie centrée autour de la Vierge Marie, deux tableaux représentant la Nativité de la Vierge et sa Présentation au Temple sont acquis à Rome vers 1760 pour compléter le décor de la chapelle. En place jusqu’en 1906, date à laquelle ils sont mentionnés dans l’inventaire de la cathédrale, ils font partie des tableaux retrouvés en dépôt dans l’église Saint-Jean-le-Vieux en 1915 et accrochés dans le chœur l’année suivante. 

Peintes par un artiste demeuré anonyme, ces toiles ont toutefois pu être rapprochées du style classicisant de l’atelier du peintre Carlo Maratta (1625-1713). Leur provenance et leur insertion dans un décor globalement inspiré de modèles artistiques italiens indique le rayonnement de l’Italie et plus spécifiquement de Rome en tant que foyer artistique majeur aux XVIIe et XVIIIe siècles. 

Dans le tableau évoquant la naissance de la Vierge, au premier plan, la composition est centrée sur les femmes qui procèdent à la toilette de l’enfant. Saint Joachim, vêtu à l’orientale, lève les bras vers la nuée d’angelots qui apparaît dans le ciel. Quant à sainte Anne, elle est représentée allongée sur un lit à baldaquin en arrière-plan. Les personnages liés les uns aux autres par des lignes obliques s’inscrivent dans un triangle qui accentue la rigueur classique de la composition. Le deuxième tableau illustre le moment où la Vierge est présentée au Temple par sa mère pour être offerte à Dieu. La scène se déroule en présence de plusieurs personnages dont l’un regarde en direction du spectateur tout comme l’enfant dans La Nativité de la Vierge. On remarque également la même lumière vive éclairant les personnages centraux et la même attention accordée aux détails tels que les plis des drapés.