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- L'art du retable
La cathédrale de Perpignan abrite un riche ensemble de retables créés entre le XVe et le XIXe siècle.
A la fois objet de dévotion et objet d’art, un retable est un support architecturé qui prend place derrière l’autel et qui comprend plusieurs images peintes ou sculptées. Selon la période et le lieu de production, il adopte des formes et des styles variés. En Roussillon, où la production de retables est attestée dès le Moyen-Âge, le retable à panneaux peints est privilégié jusqu’au milieu du XVIIe siècle avant de laisser place au retable sculpté. La réalisation d’un retable nécessite l’intervention de plusieurs corps de métiers : sculpteurs, peintres et doreurs. Si le travail de sculpture est effectué en atelier, généralement le travail de peinture et de dorure a lieu sur place une fois le retable installé, parfois même plusieurs années après.
Détail d'un putto et des dorures du retable des saintes Eulalie et Julie
© Philippe Capron
Détail du sgraffito sur la polychromie du retable des saintes Eulalie et Julie
© Philippe Capron
A la cathédrale de Perpignan, les retables de la Mangrana et de Saint-Pierre incarnent le type du retable gothique tandis que les retables de Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie, de Saint-Gaudérique et de l’Immaculée-Conception illustrent l’âge d’or du retable baroque, dont le développement est lié au mouvement religieux de la Contre-Réforme. Particulièrement représentatifs de la piété catalane et de son goût pour la théâtralité, ces retables baroques se caractérisent par un décor foisonnant, riche en dorures et en mouvement. D’un point de vue technique, ils se distinguent aussi par l’emploi du sgraffito. Ultime étape après la pose de la dorure et de la polychromie, cette technique consiste à inciser la feuille d’or pour graver des motifs sur la couche de polychromie.