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- La première campagne
Lancée en 1324 avec la pose des deux premières pierres par le roi de Majorque et l’évêque Bérenguer Batlle, la construction de la collégiale Saint-Jean-le-Neuf est un projet architectural ambitieux. En effet, le plan adopté est celui d'une église à trois nefs pourvue de chapelles latérales et d'un chevet à trois absides correspondant à chacune des nefs. Si l'absence de transept, de déambulatoire et de chapelles rayonnantes au niveau du chevet donne à ce plan un caractère atypique qui le distingue du modèle des cathédrales gothiques du Nord de la France, le choix d'un chevet à trois absides le rapproche de celui des cathédrales catalanes de Tarragone et de Lérida (XIIe siècle).
Entrepris de l’est vers l’ouest sous la direction d’un architecte resté anonyme, le chantier débute ainsi par l’édification des trois absides, soutenues par des piliers à colonnettes engagées, et des murs du transept. L’absidiole sud est élevée grâce à un don de Sancia de Majorque, sœur du roi Sanche, pour y abriter une chapelle dédiée à la Vierge (actuelle chapelle de la Mangrana). Les murs de la chapelle conservent encore la trace supposée du blason de Sancia de Majorque sous la forme de quatre écussons martelés.
A l’arrêt du chantier en 1344, seules les parties orientales de l’édifice sont élevées. L’emploi du marbre de Baixas, une pierre de taille exploitée dans les environs de Perpignan entre le XIIIe et le XVe siècle, et la présence de signes lapidaires sur les blocs de pierre du chevet sont deux éléments qui différencient cette première campagne de travaux de la poursuite du chantier.