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- De Saint-Jean-le-Vieux à Saint-Jean-le-Neuf
- Une nouvelle église pour le royaume de Majorque
La décision de bâtir une nouvelle collégiale et le lancement du chantier de Saint-Jean-le-Neuf s'inscrivent dans un contexte historique particulier marqué par la montée en puissance de Perpignan sur le plan politique mais aussi économique et urbain.
Après avoir été intégrée au royaume d'Aragon à la mort du dernier comte de Roussillon, Perpignan s'affirme à la fin du XIIIe siècle comme la capitale continentale du royaume de Majorque. Fondé par Jacques 1er d'Aragon dit le Conquérant, ce royaume est légué par testament à son fils Jacques II lors du partage de ses possessions en 1262. Outre les îles Baléares, il inclut les comtés de Roussillon et de Cerdagne ainsi que la seigneurie de Montpellier. Siège du pouvoir royal et de la cour, Perpignan se positionne aussi comme un centre économique important à travers le développement de son industrie textile (drap de laine) et la multiplication de ses échanges commerciaux en Méditerranée. Confrontée à une forte augmentation de sa population dès le XIIIe siècle, elle accueille rapidement plusieurs paroisses et des couvents.
Première pierre de fondation de la cathédrale
© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie
Deuxième pierre de fondation de la cathédrale
© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie
Dans la lignée d’autres grands chantiers architecturaux comme le palais des rois de Majorque, entrepris en 1274, et face au manque d’espace dans l’église Saint-Jean-le-Vieux, l’idée de construire un édifice plus vaste émerge dès la fin du XIIIe siècle. Bien que des travaux d’extension de l’église existante aient aussi été envisagés, le chantier de la future cathédrale débute en 1324 sous le règne de Sanche de Majorque (1311-1324), qui pose la première pierre le 27 avril. Ce projet de grande ampleur bénéficie du soutien financier du pouvoir royal, de l’évêque d’Elne, des consuls de Perpignan mais aussi des fidèles. Dès 1321, une confrérie est fondée spécialement par l’évêque Berenguer Batlle dans le but de recueillir les fonds nécessaires, à travers tout le royaume et pendant toute la durée du chantier. Après une première phase de travaux portant sur la construction du chevet, plusieurs événements conduisent à l’arrêt du chantier : la chute du royaume de Majorque en 1344 et la grande épidémie de peste de 1348 qui touche une grande partie de la population perpignanaise. Ces circonstances entraînent une réduction des moyens financiers mis à disposition pour la construction de Saint-Jean-le-Neuf.