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- Les décors du XIXe siècle
Parmi les nombreux travaux réalisés au XIXe siècle pour entretenir et embellir la cathédrale, plusieurs campagnes ont permis de renouveler son décor peint et de mettre en place les vitraux visibles actuellement.
La mise en peinture de la cathédrale
Durant les décennies 1860-1870, le peintre Jacques Pauthe (1809-1889) est chargé du décor des chapelles latérales, à l'exception de celles du transept et de l'Immaculée-Conception. Seul le décor de la chapelle de Notre-Dame-du-Mont-Carmel n’a pas été conservé. Formé à Paris auprès des peintres d'histoire Paul Delaroche, Thomas Couture et Léon Cogniet, Jacques Pauthe se spécialise dans le grand décor à sujet religieux. L’essentiel de son activité de peintre-décorateur se déroule dans le Languedoc et le Roussillon, où il reçoit de nombreuses commandes. A Perpignan, assuré de la confiance et de l’appui du clergé, il intervient également à la chapelle du Dévôt-Christ, à l'église Saint-Jacques et à l'église Saint-Matthieu. Il est parfois secondé par son fils Paul Pauthe (1850-1917), à qui l'on doit aussi le tableau ornant la chapelle du Saint-Sacrement de la cathédrale.
Peintures murales de Jacques Pauthe dans la chapelle Saint-François-de-Paule (1866)
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Détail des peintures murales : l'entrevue de saint François de Paule avec le roi Louis XI
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Détail des peintures murales : saint François de Paule donnant la communion à un frère
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Peintures murales de Jacques et Paul Pauthe dans la chapelle Sainte-Marguerite (1874)
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Détail des peintures murales : la profession de foi de sainte Marguerite avec l'autoportrait de Paul Pauthe à droite
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Encadré par l'évêque Emile Ramadié (1864-1876) et l'archiprêtre Jean-François Metge, cet ambitieux chantier de décoration est en partie financé par des mécènes privés dont la famille Eychenne. Le blason de cette famille est visible à plusieurs reprises sur les murs de certaines chapelles. D'un point de vue iconographique, les décors muraux de Pauthe sont inspirés de l'art de la Renaissance mais aussi des oeuvres d'artistes du XVIIe et du XVIIIe siècles tels que Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682) à la chapelle Saint-Jacques et Jean II Restout (1692-1768) à la chapelle des fonts baptismaux. Illustrant la vie des saints auxquels sont dédiées les chapelles, ils adoptent généralement le même type de composition : présentées en deux registres séparés par une frise décorative, les actions des saints se déploient majoritairement sur les murs latéraux. D’autres figures de saints entourées de motifs ornementaux (frises, architectures feintes) occupent les murs de fond des chapelles. Enfin, les voûtes accueillent des figures d’anges. Parmi les nombreux personnages représentés, Jacques et Paul Pauthe eux-mêmes apparaissent respectivement sous les traits d’un chambellan et d’un chanoine dans les chapelles Saint-François-de-Paule et Sainte-Marguerite.
Outre l'intervention des Pauthe, d'autres travaux de décoration sont mis en œuvre au XIXe siècle pour enrichir les surfaces encore dépourvues de peinture ou simplement blanchies à la chaux. Les piles et la plupart des élévations reçoivent un décor peint imitant la pierre tandis que les voûtes de la nef s'ornent de frises à motifs géométriques. Quant au chœur, il est orné de motifs plus fournis. Sous les voûtes peintes d'un semis de croix de Malte, les élévations portent le symbole du Christ (chrisme) entouré de l'alpha et de l'oméga et associé aux initiales de saint Jean-Baptiste. Les culots qui accueillent la retombée des nervures des voûtes sont eux aussi polychromes et sculptés de personnages divers.
Vue intérieure de la nef à la fin du XIXe siècle
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Décors peints des voûtes du chœur
© Pierre Parcé. DRAC Occitanie
Les vitraux
Datés pour la plupart du XIXe siècle, les vitraux de style néogothique sont l’œuvre d’au moins deux ateliers identifiés grâce à leur signature. Il s’agit d’une part du maître verrier Emile Thibaud, installé à Clermont-Ferrand, et de l’atelier Mauvernay à Saint-Galmier (Loire) d’autre part. Deux types de décors sont adoptés : dans la nef, les roses des oculi privilégient les formes géométriques alors que les lancettes des baies à remplages sont consacrées à la vie des saints personnages, représentés en pied dans des niches architecturées. C’est le cas du vitrail de la chapelle Saint-François de Paule, qui montre le saint priant Dieu de faire cesser la peste à Perpignan lors de l’épidémie de 1632. Devant lui sont agenouillés les consuls de la ville avec en arrière-plan le Castillet et le campanile de la cathédrale. De même, les cinq baies du chœur figurent les personnages incarnant les piliers de l’Église catholique autour de la Trinité symbolisée en partie centrale. Outre les dates apposées sur certains vitraux, les armoiries des évêques Jean-François de Saunhac-Belcastel (1824-1853) et Emile Ramadié (1865-1876) permettent aussi de dater approximativement la création des verrières.
Vue d'ensemble des vitraux du chœur
© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie
Détail de la baie centrale du choeur avec la représentation de la Trinité
© Pierre Parcé. DRAC Occitanie
Vue d'un des vitraux de l'atelier Mauvernay dans la chapelle du Saint-Sacrement
© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie
Détail : signature de l'atelier Mauvernay sur le vitrail de la chapelle du Saint-Sacrement
© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie
Vue de détail du vitrail de la chapelle Saint-François-de-Paule avec en arrière-plan le campanile de la cathédrale
© Jean-François Peiré. DRAC Occitanie